Amputé de ta mer (des sarcasmes)
Vu de loin, j’ai encore l’air entier, plutôt qu’en tiers ( et resservez-moi un bon demi, svp !). Pourtant, tel le pâle et infortuné Antonio du « Marchand de Venise », de Shakespeare, ( qui lui, cependant, en réchappa), me voici bel et bien délesté d’une bonne livre de chair, sinon plus.
Le vilain crabe s’en est venu présenter sa sanglante créance et ma crédence s’est allégée. Je pèse moins lourd, c’est incontestable, voire même testable par un comte. Est-ce stable ? Quelque chose, au creux de moi à mis les bouts, en morceaux ; laquelle chose étant de celles dont on ne parle pas entre gens de bonne compagnie. De selle, devrais-je dire plutôt, mon siège social étant atteint (et non tatin, tarte !) dans son assise.
Où je m’assied, il me sied, désormais d’un faux deuil
Me voici donc dans la peau d’un amputé abdomino-périnéal. Et allons donc, Perrine, il te faudra soigner tes abdo, minot. Et si qu’on pu taire ce computer, on ne dira donc rien de plus ici de cette ablation abrasive du fier à bras que je fus, sinon demeure, puisque ne meurt.
Ratiboisé du coccyx, qui n’est plus qu’un coq cinq (ou quatre ?), désacralisé du sacrum, passé à la raboteuse point boiteuse, atomisé du rectum, me voici dépossédé de cette part de soi que le vulgum pecus prétend être la moins noble. Crotte ! Je retourne dans ma grotte d’ermite intermittent par mi-temps, et, parmi tant de mitan militant, je reste hors-jeu pour le moment.
Quand, plus tard, je ne toucherai plus terre
Terre à terre, et sans le taire, il me faudra occuper de mon uretère à écoper, sur les bords du rein, (le mien) dont on canalisera le cours en Droitecour. Une fois de plus, j’irai danser la danse du scalp, et des scalpels dans bloc aux paires oratoires, avec le secret espoir de n’y plus jamais retourner.
Où laisse ces crêtes, est-ce poires ?