D’un cancer l’autre
Il faudrait une bonne fois pour toutes sortir du dualisme de l’âme et du corps. L’âme est le corps, et vice et versa (où le vice versa).
Le verso du berceau, en quelque sorte.
Mal du corps, mal à l’âme vague, et vague à l’âme, c’est tout un. Ainsi le cancer qu’on sert à toutes les sauces, au foie, au poumon, au rectum, sans factotum, de la peau, sans appeau, au bout d’un bout d’intestin, voire aux testicules : il ne recule devant rien. Eviter la panade en abandonnant ses gonades, choix cornélien du mâle, du mal atteint.
Mais le cancer de l’âme ?
Ça se soigne en quelle foire d’empoigne ? Cautérisation par la dérision, excision sans hésitation, ablation sans donation, lobotomie aux tomes mis ? Quelle méthode ? Les cathodes ? L’électro choque en l’an c’est phallus au gramme plat des mitrailleurs qui n’aiment pas les railleurs dont la cale, hache, n’y couve.
Le cancer de l’esprit de rédemption des couillons aux versets sataniques, ça te nique ? Le carcinome in nomine domini, le fongus dei des assassins fantassins qui se grisent d’église et font exemple des temples ? Les chieurs de long au long des gogues des synagogues ? Les marchands d’anathèmes en leur thèmes, leurs traînes et leurs thrènes ; marchands d’autodafés qui délivrent leurs livres au bûcher des idées, affidés des massacres autant que des sacres, comment on s’en guérit, de leurs guérites et de leurs rites ?
Du Deus Sabaoth* aux bruits de bottes il n’y qu’un pas
Celui qui a buté Cabu, a bu le calice de l’infraternité. La lie, baba, de ses quarante houris sans alibi répond à l’Amaury de jadis, confronté, dans l’ivresse au choix sans croix du bon grain et de l’ivraie : « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens. » Le cancer de la connerie, sonnerie sans sonnaille aux morts considérés comme roupie de sansonnet, comment on s’en remet, sans rémission ni rédemption, sur les sentiers de la gloire et du croire sans y voir, voire, surtout, à ne pas se poser de questions ?
Une suggestion :
Tuez les dieux, tous s’en reconnaitront bien.
* Deus Sabaoth : dans le missel romain, c'est le dieu des armées. À désarmer d'urgence...