Ceux qui m'aiment prendront le train
Le train de des choses, le train-train de la vie, bousculée soudain par un mot.
Un mot que l'on connait bien et qu'on regarde de loin, tant qu'il ne vous touche qu'à distance, dans les pas d'un ami, dans les statistiques d'un article de presse, dans l'indéterminé d'une maladie dont on ne sait, à-priori, pas grand chose.
Un mot qui prend une place incontournable dans votre esprit, sitôt qu'il s'inscrit dans votre chair.
Et peu à peu, une tension s'installe, à la base du cou, entre les deux omoplates.
On sait déjà qu'il va falloir tenir. Un point c'est tout.
J'ai déjà eu l'occasion de faire savoir que je ne souhaite pas que l'on me parle de ma maladie. Je vais devoir m'en expliquer suffisamment avec des gens en blouse blanche, ou bleues, ou vertes. Toutes les couleurs de l'arc-en-ciel vont y passer et je sens que je vais finir par en avoir le blues.
Néanmoins je me dois aux parents et aux amis dont les messages commencent à affluer, et qui vont droit au cœur d’un Droitecour.
Aussi ai-je pris la décision de tenir mon journal de bord. Une manière comme une autre de le regarder en face, le fongus, de le mettre à distance, et, autant que faire se peut, de lui tirer la langue.
Et merdre et remerdre, comme dit l’ami Fred.